Dans une étude récente, des chercheurs de l’Institute for Sustainable Futures de l’Université technologique de Sydney se sont penchés sur l’un de ces secteurs : la production d’eau chaude domestique. Leur proposition est d’utiliser des chauffe-eaux électriques intelligents pour stocker l’excès d’énergie propre générée en dehors des heures de pointe du réseau électrique. Cette approche vise à résoudre deux problèmes majeurs liés aux émissions de CO2 et à la stabilité du réseau.
Réduction de l’empreinte carbone de la production d’eau chaude
En Australie, plus de la moitié des ménages utilisent actuellement des chauffe-eaux au gaz, tandis que les autres disposent de chauffe-eaux électriques. Les pompes à chaleur, une option plus écologique, sont encore peu répandues. À l’époque, les chauffe-eaux électriques étaient responsables de quatre fois plus d’émissions de carbone que leurs homologues fonctionnant au gaz, principalement en raison de l’utilisation d’électricité produite à partir de combustibles fossiles tels que le charbon. Cependant, avec la transition croissante vers les sources d’énergie renouvelable en Australie, l’impact environnemental des chauffe-eaux électriques a considérablement diminué. Il est donc probable que d’ici 2030, les chauffe-eaux au gaz deviennent la source de chauffage de l’eau la plus émettrice de CO2 dans le pays.
Une solution de chauffage de l’eau plus économique
Dans le cadre de cette transition énergétique, les chercheurs suggèrent de remplacer progressivement les chauffe-eaux au gaz par des modèles électriques. Ces derniers ont une durée de vie d’au moins 15 ans, voire plus, ce qui signifie qu’un ménage qui en installe un aujourd’hui pourrait en profiter pendant les deux prochaines décennies. Ces chauffe-eaux électriques fonctionneraient grâce à l’excès d’électricité propre fourni par le réseau, une option potentiellement moins coûteuse que le gaz, dont le prix pourrait augmenter à l’avenir. Les pompes à chaleur sont également une alternative écologique, mais elles peuvent avoir un coût initial plus élevé, et leur installation peut être limitée dans certains appartements.
Selon le rapport de cette étude, les chauffe-eaux électriques d’une capacité de 300 litres seraient particulièrement adaptés pour stocker l’excès d’électricité propre en dehors des heures de pointe, sous forme d’eau chaude. En Australie, ces appareils pourraient ainsi remplir la fonction de plus de 2 millions de batteries domestiques de type Tesla Powerwall 2, offrant une capacité de demande flexible quotidienne supplémentaire de plus de 30 GWh. Cette capacité permettrait de mieux équilibrer l’approvisionnement en électricité provenant de sources renouvelables, tandis que les opérateurs du réseau pourraient gérer ces chauffe-eaux intelligents en fonction de la production électrique disponible, offrant ainsi des avantages à la fois aux clients et au réseau électrique.